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POÉSIES

Au hasard je laisse mes œufs :
Le ciel veille sur moi, le ciel veille sur eux.
Je ne me charge pas de ce soin haïssable.
Je suis mère pourtant, je les couvre de sable ;
Si la pluie et l’orage, et les vents tour-à-tour,
Ne les écrasent pas avant de naître au jour,
Si le Milan ne les dévore,
La chaleur du soleil enfin les fait éclore :
La nature en prend soin, et tous les élémens
Composent mieux que moi leurs premiers alimens.
Ils s’envolent alors et vont chercher fortune.
Je n’ai pas supporté leur enfance importune.
Ce qu’ils deviennent, je ne sais :
Je me porte bien, c’est assez.

— Méchante ! ah ! méchante endurcie !