Ainsi l’humble roseau tourmenté par l’orage, Sous un ciel menaçant incline son courage, Et se relève encor d’un souffle ranimé :
Je retrouvais la vie en son regard calmé. Pas une plainte, alors, de sa voix consolante N’osait troubler l’accent qui reprenait mon cœur ; Et comme lui soumise, et ravie et tremblante,
De cet orage éteint j’oubliais la rigueur. Quel doux saisissement, Dieu ! quel muet délire, Quand son front se cachait sur ce cœur éperdu, Qu’il demandait pardon, qu’il m’était tout rendu, Que je sentais ses pleurs mêlés à mon sourire ! Je n’avais pas souffert, il pleurait. Mais, ma sœur, Je ne parlerai plus de ses torts, de ses larmes, Ses torts où tant d’amour répandait tant de charmes : Je n’ai plus qu’à subir sa tranquille douceur.
Sa douceur, l’inflexible ! oh ! comme il m’a punie,
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