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ÉLÉGIES.

Il erre sans asyle, il pleure sans défense, Comme un oiseau perdu loin du nid paternel : Son ramage se change en plaintes douloureuses ; Des oiseaux inconnus les cris le font frémir,

Et même en retournant sur des routes heureuses, S’il veut chanter, long-temps il semble encorgémir. A ses regrets en vain la patrie est rendue ; L’orage a dispersé la couvée éperdue : Ses frères sont partis ; le nid même est tombé : En s’envolant, peut-être un d’eux a succombé.

Mais je reviens, je vole et je cherche Marie ; Je cours à son jardin, j’en reconnais les fleurs ; Rien n’y paraît changé. Cette belle chérie Comme autrefois, sans doute, y sème leurs couleurs. Je l’appelle ; j’attends…Sachambre est entr’ouverte, Voilà sur son chapeau sa guirlande encor verte, Joyeuse, je palpite et j’écoute un moment :