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ÉLÉGIES.

« Dieu des mères ! mon Dieu ! vous savez s’il respire. « Rendez-le ; guidez-moi… je ne sais où ; j’expire. « Il n’est plus là… Je n’y puis plus rester. « Eh bien ! puisque la mort ne veut pas m’arrêter, « J’irai, par les chemins, traîner, finir ma vie. »

« Et le jour, sur la neige on reconnaît ses pas ; Elle était douce et faible, on ne l’observait pas, Et personne ne l’a suivie. Dans les sentiers déserts Dieu seul l’entend gémir ; Mais l’aquilon a cessé de frémir.

« Elle marche, elle dit : « Je veux voir la chapelle « Qu’au temps de la moisson j’embellis une fois, « Où mon fils…jourtrompeurqu’à présenttout rappelle, « Sur ma voix, qui chantait, voulait former sa voix. « J’y porte son berceau ; c’est mon dernièrhommage, « Douloureux pour sa mère, inutile pour lui ;