Page:Desbordes-Valmore - Œuvres complètes, tome 1, Boulland, 1830.djvu/194

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Faut-il en rappeler le souvenir pénible ?
Oubliez que je fus sensible,
Je l’oublîrai peut-être un jour.

Je pardonne à votre inconstance
Les maux qu’elle m’a fait souffrir ;
Leur excès m’en a su guérir :
C’est à votre abandon que je dois l’existence.
J’ai repris le serment d’être à vous pour toujours ;
Mais mon âme un instant fut unie à la vôtre,
Et, je le sens, jamais un autre
N’aura mes vœux, ne fera mes beaux jours.
Ces jours consacrés à vous plaire,
Ces vœux, si tendres et si doux,
Et toujours inspirés par vous,
Désormais qu’en pourrai-je faire ?
Aime-t-on dès qu’on veut aimer ?
Si je trouve un amant plus fidèle et plus tendre,