Page:Desbordes-Valmore - Œuvres complètes, tome 1, Boulland, 1830.djvu/424

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Et j’apprends qu’il se meurt, j’apprends que je l’adore ;
Le voile se déchire en ces moments affreux :
Comment ne plus l’aimer quand il n’est plus heureux !

Viens, ma sœur… de ses torts tu m’as crue incapable,
Et moi, je ne sais plus qui des deux fut coupable :
C’est moi, mon Dieu ! c’est moi, si vous devez punir ;
Oubliez le passé, je prends son avenir :
Dans la tombe qui s’ouvre, ah ! laissez-moi l’attendre !
Qu’il m’y retrouve un jour calmée et toujours tendre ;
Que ma main le rassure en le guidant vers vous ;
Que je lui dise : « Viens ! plus d’absence entre nous ;
Viens ! j’expiai pour toi ton infidèle flamme. »
Il me reconnaîtra. Saisi d’un doux remords,
Il ne verra plus que mon âme,
Il me trouvera belle alors.

Dieu ! couvrez-le des fleurs qu’en silence il cultive !