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LES PLEURS.

Toi, quand tu me verrais paraître,
T’enfuirais-tu, mon seul ami ?

Non : tu subirais le prodige
Qui rouvrirait les cieux pour nous ;
Et, comme une fleur sur sa tige,
Je tremblerais sur tes genoux ;
Puis, craintive comme une femme,
Si je t’entraînais à demi,
Pour ne plus déchirer notre ame,
Me suivrais-tu, mon seul ami ?

À minuit la lune rayonne,
Et ma trace aurait un flambeau :
Vers tes pas, dont mon cœur frissonne,
Dieu, que le chemin serait beau !
Sous nos fleurs où, pleine de larmes,
Ta voix dans ma voix a gémi,
Comme au temps dont j’ai fait les charmes,
Serais-tu seul, mon seul ami ?

Mais le jour luit, mon rêve tombe ;
Au soleil les rêves ont peur ;
Et les ailes de ma colombe
Vont seules te porter mon cœur ;