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MARIE.

heureux de servir Marie ! Son premier regard m’avait dit : je t’ordonne de m’aimer ; son sourire ajouta : je te prie de m’obéir. Bonne, belle, sensible, Marie me distingua malgré ma misère, je ne cherchais point à être remarqué ; elle me distingua de même sans le chercher. Douce et cruelle faveur du ciel ! ne deviez-vous un moment charmer mon âme, que pour déchirer l’âme tendre de Marie ! Je fus envié d’un méchant ; sa basse jalousie épia les naïves paroles de la bergère ; il surprit son secret et le mien ; il vint me reprocher lâchement mon infortune, m’accuser de séduire l’innocente Marie… ô mon père ! de la séduire, de n’aimer que son héritage ; et il railla jusqu’à mon respect pour elle. Je ne pus venger cet outrage sur le serviteur de ma jeune maîtresse ; il s’enfuit après cette grossière injure ; je dédaignai de faire un pas pour l’atteindre. En punissant ce mauvais pâtre, il fallait fuir comme un coupable ; tout le hameau se fût