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SARAH.

ses lèvres, qu’elle priait tout bas, il s’approcha d’elle, et lui dit :

« Priez, Sarah, pour ceux qui sont en danger ; mon fils, au moins, n’a rien à craindre ; son court voyage demandait à peine deux jours ; il est donc en sûreté depuis hier matin. Regardez-moi ; vous voyez qu’Edwin est en sûreté, vous voyez que je suis moins troublé que vous.

— Que Dieu bénisse votre pitié, dit Sarah ; » et ses larmes, qu’elle avait retenues, coulèrent en abondance. « Oh ! comme je prierai pour vous, reprit-elle, quand je vous saurai sur cette mer effrayante ! car bientôt, n’est-ce pas, vous y serez avec Edwin ? et moi, je resterai, je regarderai, je prierai ; je n’aurai plus qu’à prier pour vous et pour Edwin. » Elle s’arrêta comme effrayée de sa voix qui avait osé parler d’Edwin devant son père ; et M. Primrose, qui, les yeux hu-