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SARAH.

Sarah ne répondit plus que par des larmes à tout ce que M. Primrose ajouta pour la convaincre qu’elle allait être heureuse en épousant Silvain. Son silence lui fit penser qu’elle commençait à le croire, et il la quitta plus satisfait.

Qu’aurait-elle répondu ? une triste lumière venait de lui montrer le chemin où elle marchait avec tant de sécurité. Sa réflexion retourna dans le passé ; elle y retrouva des images vagues jusqu’alors, et qui la remplirent de crainte. D’où l’amenait-on, lorsque le petit Edwin se montra devant elle ? c’était de ce jour que datait son premier souvenir. Où l’avait-on prise ? qui l’avait fait naître ? et pourquoi était-elle née, si ce n’était pas pour Edwin ? Mais résister aux ordres de M. Primrose, voir le mécontentement dans ses yeux, le reproche dans sa voix toujours si indulgente pour elle ; oh ! quel saisis-