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ÉLÉGIES

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ÉLÉGIES.

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ÉLÉGIE.

J’ÉTAIS à toi peut-être avant de t’avoir vu.
Ma vie, en se formant, fut promise à la tienne ;
Ton nom m’en avertit par un trouble imprévu,
Ton âme s’y cachait pour éveiller la mienne.
Je l’entendis un jour et je perdis la voix ;
Je l’écoutai-long-temps, j’oubliai de répondre.
Mon être avec le tien venait de se confondre,
Je crus qu’on m’appelait pour la première fois.
Savais-tu ce prodige ? Eh bien, sans te connaître
J’ai deviné par lui mon amant et mon maître ;
Et je le reconnus dans tes premiers accens,
Quand tu vins éclairer mes beaux jours languissans.
Ta voix me fit pâlir, et mes yeux se baissèrent ;
Dans un regard muet nos âmes s’embrassèrent ;
Au fond de ce regard ton nom se révéla,
Et sans le demander j’avais dit : Le voilà !
Dès lors il ressaisit mon oreille étonnée ;
Elle y devint soumise, elle y fut enchaînée.
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