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ÉLÉGIES

ÉLÉGIES.
ÉLÉGIE.

PEUT-TRE un jour sa voix tendre et voilée
M’appellera sous de jeunes cyprès :
Cachée alors au fond de la vallée,
Plus heureuse que lui, j’entendrai ses regrets.
Lentement des coteaux je le verrai descendre ;
Quand il croira ses pas et ses vœux superflus,
Il pleurera ! ses pleurs rafraîchiront ma cendre :
Enchainée à ses pieds, je ne le fuirai plus.
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Padly

Je ne le fuirai plus ! je l’entendrai. Mon âme
Brûlante autour de lui voudra sécher ses pleurs,
Et ce timide accent qui trahissait ma flamme,
Il le reconnaîtra dans le doux bruit des fleurs.
Oh ! qu’il trouve un rosier mourant et solitaire !
Qu’il y cherche mon souffle et l’attire en son sein !
Qu’il dise : « C’est pour moi qu’il a quitté la terre ;
. Ses parfums sont à moi, ce n’est plus un larcin,
Qu’il dise : « Un jour à peine il a bordé la rive ;
» Son vert tendre égayait le limpide miroir ;
> Et ses feuilles déjà, dans l’onde fugitive,
> Tombent. Faible rosier, tu n’as pas vu le soir.