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DIVERSES.

Elle offre à Dieu cet amour qui l’opprime ; Puisqu’il fait tant de mal , il faut qu’il soit un crime. Mais , ne vivant que par le souvenir , Le passé la poursuit jusque dans l’avenir. Plus de sommeil ; Pauline en vain l’appelle ; Pour le malheur il est sourd et rebelle . Plus de vertu , plus d’amis , plus d’amant , Tout est perdu par l’erreur d’un moment. C’est la fleur du vallon sur sa tige abattue Par le frimas qui l’effeuille et la tue. C’était l’hiver : la saison de l’Amour Semblait avoir disparu sans retour. Assise , un soir , au bord de sa chaumière , Pleurant sa honte et fuyant la lumière , Un bruit soudain fait tressaillir son cœur ; Un char léger ramène son vainqueur...... Il a parlé ..... c’est la voix qu’elle adore ; C’est lui ! dit-elle ; il vient, il m’aime encore. Mais un regard fait tout évanouir ; L’espoir s’enfuit.... Pauline va mourir. Oui, c’est l’ingrat qu’elle attend et qu’elle aime. Mais peignez -vous son désespoir extreme ! Il n’est pas seul. Il entraîne , à son tour , L’objet nouveau de son volage amour. A cette vue , immobile et glacée , Le coeur saisi d’une affreuse pensée ,