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IDYLLES

LES DEUX BERGÈRES.
DORIS.

Que fais-tu, pauvre Hélène, au bord de ce ruisseau ?
HÉLÈNE.

De quoi te plaindrais-tu ?
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Je regarde ma vie, en voyant couler l’eau.
Son cours languit, Deris, il n’aime plus la rive ;
Dans nos champs qu’il arrose il roule quelque ennui :
Écoute ! il porte au bois sa musique plaintive ;
Et je voudrais au bois me plaindre comme lui.
DORIS.

822-238
DORIS.

Tu rêves. Son cristal est pur, vif et limpide ;
On le dirait joyeux de caresser des fleurs.
HÉLÈNE.

Je ne saurais le dire.
Ce ruisseau paraît calme, et pourtant il soupire.
On ne sait trop s’il fuit… s’il cherche… s’il attend….
Mais il est malheureux, puisque mon cour l’entend.
Did