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La mère.

Il mourrait. Son destin est d’être solitaire ;
De jeter ses sanglots, libre, entre ciel et terre ;
D’attacher sa compagne, humble et pareille à moi,
À son doux nid sauvage et charmant comme toi !

On a dit qu’autrefois, au sein d’une famille,
Il vécut sous un front brûlant de jeune fille.
Cet être harmonieux aimait l’ombre et les fleurs ;
Nul ne pouvait l’entendre et retenir ses pleurs.
Rossignol, il chantait aux errantes étoiles ;
Jeune fille, il pleurait, dérobé sous ses voiles.

La jeune fille.

Et la mère ?

La mère.

Et la mère ? Était tendre et fière autant que moi
De son enfant sauvage et charmant comme toi !

La jeune fille.

Après ?…

La mère.

Après ?… De ce front pâle où frissonnaient ses ailes
L’oiseau voulait sortir et s’envoler par elles.