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Page:Desbordes-Valmore - Une raillerie de l’amour, 1833.pdf/108

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PROJET.

Les causes en repassèrent devant elle. Elle soupira.

Pour la première fois elle avait eu avec son frère, qui l’adorait, des expressions trop vives. Avec sa tante, douce et vieille amie, qui lui faisait deviner souvent ce que peut être une mère qu’elle n’avait jamais connue, elle avait montré presque de l’obstination et de l’humeur. Le plus fidèle ami de son père, qui le remplaçait quelquefois dans cette maison orpheline, par la sagesse de ses conseils, l’avait vue animée… pour ne pas dire en colère ; et cette idée lui donnait de la honte. Après avoir senti sa faute et la douleur de l’avoir commise, elle se mit à haïr d’autant plus celui qui l’y avait portée. Aux motifs fondés ou imaginaires qu’elle croyait avoir de s’en plaindre, se joignit la crainte qu’il n’ap-