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Page:Desbordes-Valmore - Une raillerie de l’amour, 1833.pdf/139

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LA MIGRAINE.

resse. Jamais la tendre amie, qui l’écoutait et la regardait ensemble, ne l’avait trouvée si captivante, qu’en la voyant belle de haine et triste de l’absence de son frère, sorti sans lui parler ! sans lui demander, comme de coutume, ce qu’elle désirait faire de la soirée. C’était un événement qui la frappait d’une superstitieuse frayeur.

— Ah ! ma tante, poursuivit-elle avec un profond soupir, j’ai bien peur que ce grand ami d’Ernest ne justifie un jour la triste impression qu’il a faite sur moi, et qu’il ne m’enlève l’amitié de mon frère : cela serait affreux ! et il me semble que j’en recèle le pressentiment.

— Non, non, Georgina, ma fille ! il n’amènera personne à vous méconnaître. Oubliez-vous qu’Ernest vous aime comme je vous ai toujours aimée ? et je ne pré-