Aller au contenu

Page:Desbordes-Valmore - Une raillerie de l’amour, 1833.pdf/173

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
153
L’ENTRETIEN.

continue-t-elle, j’ai cru ce mariage presque sûr ; mais je vois que votre ami n’est pas un étourdi qui donne son cœur pour une gavotte ; et comment l’avez-vous laissé ?

— Chez lui, tout seul et dans l’accablement. Quand il m’a vu sortir, il m’a jeté un long regard terne et douloureux, en me pressant la main d’une façon assez alarmante.

— Et vous n’êtes pas resté avec lui ?

— Pourquoi faire ?

— Quelle froideur ! mon neveu ; il fallait au moins me l’amener, me le présenter, comme il l’avait demandé ce matin ; il est clair à présent qu’il voulait m’intéresser à son amour. Vous ne savez pas que ceci est plus sérieux qu’il ne paraît. Un grand amour et une grande haine peuvent amener d’étranges événemens.

— Je ne vois pas la nécessité d’y expo-