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Page:Desbordes-Valmore - Une raillerie de l’amour, 1833.pdf/224

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LE RETOUR.

serrées, comme cela, répondit qu’il saurait la rompre sur le masque assez audacieux pour s’approcher d’une femme malgré elle ! Je n’ai plus rien entendu, plus rien vu ; j’ai défailli, je crois, car mon bouquet a coulé de mes mains ; le bal a tourné devant mes yeux ; toutes les lumières se sont éteintes ; on m’enlevait au-dessus de terre, et je me suis réveillée par un grand froid qui soufflait sur ma figure ; je croyais serrer fortement mon bouquet ; c’était la main de Georgina.

Georgina qui ne pouvait plus se contraindre, s’écrie : — Un duel ! horreur, un double duel peut-être ; le malheur me cherche. Ma tante, je vous l’ai dit, je le sens. Mais mon Dieu ! poursuivit-elle en élevant ses mains avec ferveur, qu’il ne tombe que sur moi ! Et un coup bondissant sur la