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Page:Desbordes-Valmore - Une raillerie de l’amour, 1833.pdf/226

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LE RETOUR.

Pour Nérestine, elle est rentrée déjà, et par un mouvement inexplicable, plus prompt que sa volonté peut-être, elle se cache ; elle enveloppe, sous les longs rideaux de soie d’une croisée, la honte d’avoir eu peur, et la joie de revoir Ernest qui, après avoir baisé la main que sa tante lui présentait avec amour, se retourne au léger bruit des rideaux mouvans où Nérestine reste blottie.

— Qu’est-ce que cela ? dit-il en s’avançant vers la fenêtre. Et la jolie petite tête d’enfant se montre riante et couverte de larmes, ce qui émut beaucoup le flegme apparent du jeune avocat.

Il se retourne pourtant d’un air assez. dégagé vers sa sœur, dont le regard suppliant recélait mille questions qu’il ne voulait pas comprendre.