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Page:Desbordes-Valmore - Une raillerie de l’amour, 1833.pdf/241

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LE BAL.

peine à reconnaître, y cherchant pour appui son frère, sans doute, mais en vain. Son frère dansait ce soir avec une persévérance qu’elle ne lui avait jamais connue, et ses beaux yeux, radians de tout l’éclat des lustres qui scintillaient autour d’elle, ne rencontraient jamais que Camille, Camille étonné comme elle, plus franchement subjugué, mais combattu par l’aversion révélée dont il cherchait à se ressouvenir pour s’affliger et se maudire de bonne foi de détester une femme aussi adorable, dont il avait le malheur d’être aimé.

— Enfin, disait-il au milieu des réflexions tourbillonnantes du bal, flottant dans un trouble d’esprit qu’il n’avait jamais ressenti, elle paraît triste ! mais que je meure si c’est ma faute. Il ajoutait même, avec un serrement de cœur douloureux : Hélas ! non, je