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Page:Desbordes-Valmore - Une raillerie de l’amour, 1833.pdf/278

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LE DÉPART.

rient tous ! que je n’en entende plus parler jamais. Ah ! que nous allons être heureux ! s’écria-t-elle avec un accent déchirant : allons prévenir ma tante que nous partons demain pour la Normandie.

— C’est cela ! dit Ernest : en Normandie ! en Normandie ! Et il l’entraîna, comme s’il criait victoire, jusque chez sa tante qui la regarda, pleine d’alarme et de surprise.

— Qu’avez-vous, mon enfant ? on dirait que vous avez pleuré ?

— C’est la joie, ma tante, protesta Ernest, la joie d’aller en Normandie.

Madame Nilys ne comprit pas ; mais elle approuva tout, puisque Georgina, rouge de fièvre et de l’agitation du désespoir, lui jurait qu’elle allait être la plus heureuse des femmes.

— En Normandie ! en Normandie ! criè-