Aller au contenu

Page:Desbordes-Valmore - Une raillerie de l’amour, 1833.pdf/322

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
302
L’ENTREVUE.

mille l’éprouva du moins, quand madame de Sévalle, protégée de ce touchant intérêt qui enveloppe une jeune malade, rentra pour ainsi dire dans son âme sous un aspect ineffaçable. Georgina brillante et parée, n’avait pas eu ce pouvoir empreint d’une volupté profonde, comme en ce moment où, comptant sur une force égale à son courage, elle s’avança seule et timide, et se heurta, éblouie, contre un meuble qu’elle n’avait jamais vu à cette place ; car la chambre tournait autour d’elle avec la vivacité des battemens de son cœur. Ses genoux la trahirent ; elle chercha vainement à s’asseoir sur elle-même. Pauvre Georgina ! Elle baissa les yeux dans un sentiment de mal aise et de joie aussi difficile à expliquer qu’à vaincre. Mais Camille avait tout revu dans ses yeux furti-