Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, I.djvu/224

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i io Correspondance. ii, 494-495.

les rayons du Soleil ne font pas tous parallèles, comme on les imagine. Et quand vn Ange auroit fait vn miroir pour brûler, s'il n'auoit plus de fix toifes de diamètre, ie ne croy pas qu'il pûft auoir allez de force pour brûler à vne lieuë de diftance, quelque 5 figure qu'il luy donnait.

8. On ne peut donner d'autre raifon, pourquoy la Mufique ne s'étend qu'aux confonances qui naiffent de la première & féconde diuifion de l'o&aue , finon pour ce que l'oreille n'eft pas afTez fubtile pour dif- 10 tinguer les proportions qui feroient | entre les termes qui viendroient de la troifiéme diuifion, à fçauoir ces tons cy, les feptiéme, neufiéme, fextes & tierces im- parfaites, diaifes, comma, &c. Car admettant vn feul

de tout cela, il faut admettre le refte parneceffité. i5

9. Pour ce que vous demandez , comment les Vertus Chreftiennes s'accordent auec les Naturelles, ie ne fçaurois dire autre chofe , finon que de mefme que pour rendre droit vn ballon qui eft courbé, on

ne le dreffe pas feulement, mais on le plie de l'autre 20 cofté ; de mefme, pour ce que noftre nature eft trop portée à la vangeance, Dieu ne nous commande pas feulement de pardonner à nos ennemis, mais encore de leur faire du bien, & ainfi des autres.

10. Pour le latin que vous me demandez en voftre 25 féconde lettre, s'il vient de moy, il n'eft affeurément point de mon ftile, & mefme ie ne l'entens pas*. Pour

du refte ie m'en tais, car i'ay honte de parler de moy- me'fme. Mais ie vous jure que du temps que ce per- fonnage fe vante d'auoir écrit de fi belles chofes fur 3o la Mufique, il n'en fçauoit que ce qu'il auoit appris

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