Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, I.djvu/235

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pour cela, ſi tout eſt bien diſpoſé, mais leur lumiere ne ſeruira que pour faire voir l’obiet en e. Pour la figure du miroir, elle varie en vne infinité de façons, ſelon le lieu où l’on veut s’en ſeruir ; mais ie n’en ay 5 iamais calculé aucune definitiuement. Au reſte ie ne tiens point cecy pour ſecret, mais pourtant ie ne ſerois pas bien aiſe qu’il fuſt imprimé, pour certaines raiſons, & ie n’en parleray point du tout en mon Traitté[1].

10 Pour ce que vous propoſés en tout le reſte de voſtre lettre, ſi vous prenés la peine de relire ma precedente, il me ſemble que i’y auois répondu, au moins autant que i’en ſuis capable. Car pour les miroirs a bruſler, on fera encore moins auec deux paraboliques 15 qu’auec vn ſeul fait par la main d’vn Ange, comme ie diſois[2].

I’auouë qu’vne cloche ne peut ſonner ſans changer de place ; que ce n’eſt pas la colliſion du marteau qui fait le ſon ; que ſi on entend pluſieurs ſons enſemble, 20 c’eſt qu’vne partie de la cloche ſe remuë autrement que le reſte, &c. Mais ie n’auouë pas qu’vne corde ſoit moins tenduë au milieu qu’aux extremitez[3], & le contraire eſt tres certain ; mais ce qui la fait ſembler

4 le lieu] la ſituation du lieu. — 7-8 pour certaine raison. — 10-16 Omis par Clers., qui met ici l’alinéa : Ie vous remercie de vos obſeruations des metaux (p. 122, l. 21 — 123, l. 10). — 18 que] et. — marteau] præcise aj. — 20 de la cloche] ou de la corde aj. — 21 le reſte] — l’autre. — ie… pas] non pas.

  1. Cf. Baillet (I, 258-9) sur les amusements d’optique de Descartes et de Villebressieux.
  2. b. Cf. Lettre XVII, p. 100, l. 2. Mersenne, Quæst. celeb. in Gen., au chapitre De speculo vstorio omnium perfectissimo nempe parabolico (p. 51).
  3. Voir Lettre XVII, p. 111, no 12.