Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, I.djvu/248

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

i}4 Correspondance. h, i> 25-5*6.

qui font en noftre mémoire font excitées : comme, ceux qui ont pris autrefois plaifir à danfer lors qu'on joùoit vn certain air, fi-toft qu'ils en entendent de femblable, lenuie de danfer leur re|uient ; au contraire, fi quel- qu'vn n'auoit iamais oùy jouer des gaillardes, qu'au 5 mefme temps il ne luy fuft arriué quelque affli&ion, il s'attrifteroit infailliblement, lors qu'il en oiroit vne autre fois. Ce qui eft fi certain, que ie iuge que fi on auoit bien fouetté vn chien cinq ou fix fois, au fon du violon, fi-toft qu'il oiroit vne autre fois cette mufique, 10 il commenceroit à crier & à s'enfuir.

Le fon des fluftes 3 s'engendre & fe modifie en telle

��B

��forte. Soit la flufte A B C D ; le souffle qui eft paffé par A, eflant arriué à B, fe diuife, & vne partie fort par le trou B, l'autre paffe tout le long de la flufte iufques à '5 D. Or il faut remarquer que le vent qui fort par B, fe diffipe aifément en l'air libre, mais celuy qui veut paffer par le long du tuyau, lors qu'il eft encore t en B, ne fçauroit aller plus outre, qu'il ne chafTe l'air qui luy eft tout proche, & que celuy-cy ne pouffe au mefme 20 inftant le fuiuant, & ainfi iufques à D ; & c'eft ce qui fait que le fon fe forme en mefme temps en toute la concauité de la flufte; comme ie tafcheray d'expliquer plus diftindement en mon Traitté. C'eft auffi cela mefme qui le modifie ; car plus la flufte eft longue, & 25

a. Voir Lettre XVIII, p. 117,1.4.

�� �