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XXII bis.
Descartes [a Mersenne ?]
[Amsterdam, 27 mai 1630 ?]
Texte de Clerselier, tome I, lettre 110 milieu, p. 494-496.

Fragment inséré par Clerselier entre deux autres, tous deux de 1637, pour former une lettre « A Monsieur *** ». Mais Descartes y parle d’un ouvrage du P. Gibieuf, qu’il n’a pas encore vu, et qui semble bien être le traité De libertate Dei et Creaturæ libri duo, auctore P. Gullielmo Gibieuf (Paris, 1630, achevé d’imprimer le 30 janvier). Nous sommes ainsi ramenés à une date où ce fragment apparaît comme continuant la discussion commencée dans les lettres XXI et XXII. Mersenne semble avoir précisé la question en termes d’école, probablement après avoir reçu la seconde de ces lettres (du 6 mai) ; le fragment serait donc au plus tôt du lundi 27 mai.

Si Descartes dit qu’il tâchera de faire venir de Paris l’ouvrage du P. Gibieuf et s’il ne le demande pas simplement à Mersenne, c’est sans doute parce que celui-ci lui avait annoncé son prochain départ pour la Belgique et les Pays-Bas, et qu’en conséquence la lettre n’était peut-être pas même adressée à Paris, comme l’ont été les précédentes. En tous cas nous voyons, immédiatement après cette date, la correspondance entre Descartes et Mersenne subir une longue interruption, évidemment par suite du voyage du Minime. C’est donc certainement à tort que Baillet (t. I, p. 202 suiv.), par une fausse interprétation d’une lettre de Gassend à Beeckman (Gassendi Opera, t. VI, p. 26), a admis que Mersenne était déjà à Gorcum le 15 septembre 1629. Les lettres inédites de Beeckman à Mersenne (Bibl. Nat. fr. n. a. 6206) et la correspondance de Descartes ne permettent pas de supposer que le Minime ait quitté Paris avant le milieu de mai 1630. En juin au contraire, on a une lettre de Helmont à Mersenne, adressée à Bruxelles. (Bibl. Nat. fr. n. a. 6205, f° 217).

Vous me demandez in quo genere cauſæ Deus diſpoſuit æternas veritates. Ie vous repons que c’eſt in eodem