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Page 200, l. 25. — Virgile, Georg, II, 490. Ces vers où Balzac voit une allusion aux Stoïciens, en sont plutôt une aux Epicuriens, à Lucrèce ou à Epicure lui-même.

XXXIII.
Descartes a Balzac.
[Amsterdam, 5 mai 1631.]
Texte de Clerselier, tome I, lettre 102, p. 474-476.

La date, qui manque dans Clerselier, est fixée en supposant que Descartes aura immédiatement répondu à la lettre précédente de Balzac.

Monſieur,

I’ay porté ma main contre mes yeux pour voir ſi ie ne dormois point, lors que i’ay lû dans voſtre lettre que vous auiez deſſein de venir icy ; & maintenant encore ie n’oſe me réjouir autrement de cette nouuelle, que comme ſi ie l’auois ſeulement ſongée. Toutesfois 5 ie ne trouue pas fort étrange qu’vn eſprit, grand & genereux comme le voſtre, ne ſe puiſſe accommoder à ces contraintes ſeruiles, auſquelles on eſt obligé dans la Cour ; & puiſque vous m’aſſurez tout de bon, que Dieu vous a inſpiré de quitter le monde, ie croirois 10 pecher contre le Saint-Eſprit, ſi ie tâchois à vous détourner d’vne ſainte reſolution. Meſme vous deuez pardonner à mon zele, ſi ie vous conuie de choiſir Amſterdam pour voſtre retraitte & de le preferer, ie ne vous diray pas ſeulement à tous les Conuens des 15 Capucins & des Chartreux, où force honneſtes gens