Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, I.djvu/34

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rence d’ordre chronologique : les quelques lettres qu’elle donne avec leurs dates ne font que mieux ressortir le pêle-mêle de l’ensemble. Clerselier semble avoir voulu seulement rassembler un certain nombre d’objections avec les réponses de Descartes. La plupart de ces objections (c’est là peut-être la seule unité qu’on y trouve) venaient des Pays-Bas, sauf deux lettres d’Arnauld, III et V, et deux autres lettres envoyées de France : lettre XIII de M. Le Conte, à qui l’abbé Picot et Clerselier avaient répondu déjà, et lettre XV de cet inconnu qu’on a appelé l’hyperaspistès.

Mais la lettre I venait de quelqu’un de La Haye, au commencement de 1638. Les lettres VII, VIII et IX sont des réponses à deux Professeurs de l’Université de Louvain, Plemp et Froidmont, dont le premier avait envoyé à Descartes les objections de l’autre. À ce propos Clerselier aurait pu faire ce qui a été fait depuis lors, s’enquérir des copies, qui existaient en Hollande, de ces objections de Froidmont (Constantin Huygens en avait une), et les publier ; sachant d’abord ce qui était objecté à Descartes, on aurait mieux compris sa réponse.

Les lettres X, XI et XII ont ceci de commun qu’elles s’adressent toutes trois à des correspondants de Dordrecht : M. de Buitendijk, dont Clerselier donne le nom, et Isaac Beeckman qu’il ne nomme pas. Ce dernier, à qui sont adressées les lettres XI et XII, est également le destinataire de la XVIIe, si bien qu’ôtée la parenthèse de XIII et XIV, et de XV et XVI, la XVIIe se place naturellement à la suite de XI et XII. Clerselier ne pouvait guère le deviner et nous ne le savons nous-même, pour la lettre XVIIe, que par une autre lettre, du 14 août 1634, dont l’original donne en entier le nom de Beeckman, imprimé seulement B. dans la minute du t. II, lettre LXXVII. — Si Clerselier s’en était donné la peine, peut-être aurait-il découvert encore un autre correspondant de Descartes, Andreas Kolff ou Colvius, « Ministre de la parole de Dieu » à Dordrecht ; deux lettres de Colvius à Descartes, avec une réponse de celui-ci, ont été retrouvées dans