Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, I.djvu/60

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autre liste des mêmes lettres de La Hire fut dressée, qui, au lieu de 83 numéros, n’en comprend que 77, les lettres manuscrites étant réparties cette fois en autant de liasses que d’années, sauf les lettres sans date et quelques pièces rejetées dans deux liasses à la fin. De qui était ce nouveau classement ? La Bibliothèque nationale (Ms. français, 20843, fol. 122 et 123) possède une minute qui le donne en entier, et la minute est écrite de la main de dom Poirier. M. Léopold Delisle l’a publiée, p. 169-172, au Catalogue des fonds Libri et Barrois (Paris, 1888). D’autre part, la Bibliothèque nationale encore (Ms. fr., n. a., 3280, fol. 92-94) possède un fragment de la même liste, pour les années 1638 et 1639 seulement, qui va du numéro 6 au numéro 21 inclus, et donne la concordance avec les numéros de La Hire, ainsi qu’avec les lettres publiées par Clerselier ; cette pièce est de la main d’Arbogast. M. Paul Tannery, qui a signalé ce document (La Correspondance de Descartes dans les inédits du fonds Libri, étudiée pour l’histoire des mathématiques, Paris, Gauthier-Villars, 1893, p. 6), pense que les numéros de cette seconde liste, qui figurent sur bon nombre d’autographes, sont aussi de la main d’Arbogast. Cette dernière raison serait peut-être décisive pour attribuer le second classement à Arbogast : c’est lui qui a eu les originaux entre les mains, puisqu’il a écrit, en haut et à droite de la première page, un nouveau numéro, toujours entre parenthèse, tandis que le numéro ancien, celui de La Hire, se trouve au bas et à gauche, sans parenthèse. D’ailleurs la nouvelle liste, qu’elle soit de Poirier ou qu’elle soit d’Arbogast, date du même temps : dom Poirier, bénédictin de Saint-Maur, mourut le 2 février 1803, après avoir été gardien des Archives de l’Abbaye de Saint-Denis, puis de l’Abbaye de Saint-Germain-des- Prés, dont il reconstitua, tant bien que mal, la Bibliothèque, détruite par un incendie en août 1794 ; et le mathématicien Arbogast mourut le 8 avril 1803, après avoir été membre de la Convention (c’est alors sans doute qu’il s’occupa des manuscrits conservés aux Archives de l’Académie des Sciences). Voici