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492 Correspondance. III, 304

moyen en compoſant & determinant tous les lieux ſolides, ce qu’Apollonius cherchoit encore ; puis en reduiſant par ordre toutes les lignes courbes, la pluſpart deſquelles n’auoient pas meſme eſté imaginées, & donnant des exemples de la façon dont on peut 5 trouuer toutes leurs proprietés ; puis enfin en conſtruiſant[1], non ſeulement tous les Problemes ſolides, mais auſſy tous ceux qui vont au ſurſolide, ou au quarré de cube, & par meſme moien enſeignant a les conſtruire en vne infinité de diuerſes façons. D’où l’on 10 peut auſſy apprendre a deguiſer en mille fortes la regle que i’ay donnée pour trouuer les contingentes, comme ſi c’eſtoient autant de regles differentes. Mais i’oſe dire qu’on n’en peut trouuer aucune, ſi bonne & ſi generale que la mienne, qui ſoit tirée d’vn autre 15 fondement.

Au reſte, encor que i’aye eſcrit que ce Probleme pour trouuer les contingentes fuſt le plus beau & le plus vtile que ie ſceuſſe, il faut remarquer que ie n’ay pas dit pour cela qu’il fuſt le plus difficile, comme il 20 eſt manifefle que ceux que i’ay mis en ſuite, touchant les figures des verres bruſlans, leſquels le preſuppoſent, le ſont dauantage. De façon que ceux qui ont enuie de faire paroiſtre qu’ils ſçauent autant de Geométrie que i’en ay eſcrit, ne doiuent pas ſe 25 contenter de chercher ce Probleme par d’autres moiens que ie n’ay fait, mais ils deuroient pluftoſt s’exercer a

9 quarré du cube. — 12 et 18 contingentes] tangentes. — 14 n’en peut Ed., n’eut peu MS. id. — 27 ie n’ay] i’ay.

  1. Copie ms. : conduiſant. « Ce qui marque que cet original n’est point exact. » (Note de l’exemplaire de l’Institut.)