Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, I.djvu/676

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que ce ſeroit ſans deſobliger aucun de ceux qui me les auroient propoſées. C’eſt vne choſe que pluſieurs enſemble pourroient plus commodement faire qu’vn ſeul, & il n’y en a point qui le puſſent mieux, que ceux de voſtre Compagnie. le tiendrois à tres-grand honneur 5 & faueur, qu’ils vouluſſent en prendre la peine ; ce ſeroit ſans doute le plus court moyen pour découurir toutes les erreurs, ou les veritez de mes écrits.

Pour ce qui eſt de la Lumiere, ſi vous prenez garde à la troiſiéme page de la Dioptrique, vous verrez que 10 i’ay mis là expreſſement que ie n’en parleray que par hypotheſe ; & en effet, à cauſe que le traitté qui contient tout le cors de ma Phyſique porte le nom de la Lumiere, & qu’elle eſt la choſe que i’y explique le plus amplement & le plus curieuſement de toutes, ie n’ay 15 point voulu mettre ailleurs les meſmes choſes que là, mais ſeulement en repreſenter quelque idée par des comparaiſons & des ombrages, autant qu’il m’a ſemblé neceſſaire pour le ſujet de la Dioptrique.

Ie vous ſuis obligé de ce que vous témoignez eſtre 20 bien-aiſe, que ie ne me ſois pas laiſſé deuancer par d’autres en la publication de mes penſées ; mais c’eſt de quoy ien’ay iamais eu aucune peur : car outre qu’il m’importe fort peu, ſi ie ſuis le premier ou le dernier à écrire les choſes que i’écris, pourvû ſeulement 25 qu’elles ſoyent vrayes, toutes mes opinions ſont ſi iointes enſemble, & dependent ſi fort les vnes des autres, qu’on ne s’en ſçauroit approprier aucune ſans les ſçauoir toutes. Ie vous prie de ne point differer de m’apprendre les difficultez que vous trouuez en ce que 30 i’ay écrit de la refraction, ou d’autre choſe ; car d’at-