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III.

ÉDITION VICTOR COUSIN.

(1824-1826.)


De 1824 à 1826 parut en 11 volumes in-8o (Paris, F.-G. Levrault) une édition nouvelle des Œuvres de Descartes, par Victor Cousin. La correspondance est répartie en 5 volumes, VI, VII, VIII, IX et X. Plus tard, à la fin de sa vie, Cousin jugeait sévèrement son œuvre : « Elle n’est pas digne de Descartes », écrivait-il en 1866 ; « j’étais trop jeune lorsque je l’entrepris. » Il avait de trente-deux à trente-quatre ans, et surtout il s’occupait d’autres travaux encore : traduction française des Œuvres de Platon, édition des Œuvres de Proclus, etc. Et puis, c’était moins une œuvre d’érudition que de propagande. Il voulait avant tout mettre au plus vite Descartes entre les mains des travailleurs, pour ranimer l’esprit philosophique en France ; et de fait, pendant ces trois quarts de siècle, c’est par l’édition Cousin que Descartes a été connu en France et à l’étranger ; c’est l’édition Cousin que citent tous les ouvrages des philosophes et des érudits. Enfin, à cette date de 1824-1826, elle pouvait passer pour une édition savante ; et avec les notes dont Cousin l’enrichit, grâce à l’exemplaire de l’Institut, elle parut bien supérieure, comme elle l’est en effet, à tout ce qu’on avait vu jusque-là.

Victor Cousin s’est donc servi, (et ce fut la grande nouveauté de son édition), de l’exemplaire de l’Institut, pour les Lettres de Descartes ; mais il s’en est servi timidement, comme d’un document dont il n’était pas sûr, n’en connaissant pas la provenance. Nous avons vu que le texte était amélioré et complété par des annotations écrites en marge, ou sur de petites bandes de papier, parfois même sur des feuilles entières in-