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allait les disperser un peu partout, et en rendre la reconstitution si malaisée aujourd’hui.

Le fameux Libri, en effet, abusant de ses fonctions officielles qui lui donnaient accès dans toutes les Bibliothèques publiques, les pilla indignement, surtout de 1841 à 1847, et il réussit à vendre à lord Ashburnham, en Angleterre, un lot considérable de manuscrits, où se trouvaient vingt-trois pièces de l’ancienne collection La Hire. Mais bien d’autres pièces avaient été vendues isolément les années précédentes dans des ventes particulières. Victor Cousin en racheta le plus qu’il put, de 1840 jusqu’à sa mort en 1867. M. Etienne Charavay a conservé la liste des autographes vendus par sa maison : presque tous ceux de Descartes se retrouvent dans la Bibliothèque Victor Cousin à la Sorbonne. Cousin amateur d’autographes supplée ainsi en partie aux lacunes de Cousin éditeur de Descartes ; on lui devait déjà une édition, imparfaite sans doute, bien que des plus utiles ; on lui doit en outre une collection inappréciable (17 lettres de Descartes, plus 1 copie qui date du xviie siècle).

Depuis, d’autres efforts ont contribué à reconstituer en grande partie l’ancienne collection de lettres à Mersenne. D’une part, M. Ludovic Lalanne recevait à la Bibliothèque de l’Institut, et sans doute aussi sollicitait de donateurs généreux les autographes de Descartes que ceux-ci se trouvaient avoir : 13 pièces sont ainsi rentrées à la Bibliothèque de l’Institut, venant s’ajouter à trois autres qui y étaient restées. D’autre part, M. Léopold Delisle, grâce à des prodiges d’habileté et de ténacité, réussissait à recouvrer sur l’Angleterre une bonne partie des manuscrits vendus par Libri à lord Ashburnham, entre autres un dossier de 17 autographes de Descartes et 6 copies, lequeL, entré en 1888 à la Bibliothèque Nationale, y fut relié en un cahier. Sur ces pièces, 22 plus les 16 de la Bibliothèque de l’Institut, plus 15 sur les 18 de la Bibliothèque Victor Cousin, nous donnent à Paris un ensemble de 53 numéros, c’est-à-dire environ les deux tiers de l’ancienne collection La Hire ; nous en avons 2 numéros en-