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1,347-348. CXLII. — 12 Septembre 1638.' 55 J

quelle force a toujiours deux dimenjions, & non de celle qui fert en chafque point pour le foutenir, laquelle n'a iamais qu'vne dimenfion, en forte que ces deux forces différent autant l'vne de l'autre qu'vne fuperficie diffère 5 d'vne ligne. Carlamefme force que doit auoir vn clou, pour foutenir vn poids de 100 liures vn moment de tems, luy fuffit auffy pour le foutenir vn an durant, pouruû qu'elle ne diminue point. Mais la me/me quan- tité de cete force qui fert a leuer ce poids a la hauteur

lo d'vn pied ne fuffit pas eadem numéro jjoi/r le leuer a la hauteur de deux pieds ^ & il n'efpas plus clair que deux & \deuxfont quatre, qu'il efl clair qu'il y en faut employer le double. Or pource que ce n'eft rien que cela mefme que i'ay fuppofé pour vn principe, ie ne fçaurois de-

1 3 uiner fur quoy eft fondée la difficulté qu'on fait de le receuoir. Mais ie parleray icy de toutes celles que ie foupçonne, lefquelles ne vienent pour laplufpart que de ce qu'on eft défia trop fçauant aux Mechaniques, c'eft a dire, de ce qu'on eft préoccupé des principes

20 que prenent les autres touchant ces matières, lefquels, n'eftant pas du tout vrais, trompent d'autant plus qu'ils femblent plus l'eftre.

La première chofe dont on peut en cecy eftre préoc- cupé, eft que plufieurs ont couftume de confondre la

25 confideration de l'efpace auec celle du tems ou de la viteffe, en forte que, par exemple, au leuier, ou, ce qui eft le mefme, en la balance A B C D, ayant fuppofé que le bras A B eft double de B C, & que le poids en C eft double du poids en A, & ainfy qu'ils font en equi-

3o libre, au lieu de dire que ce qui efl caufe de cet équilibre

6 liures] liu. — 1 2^ omis. — 27 A B C D] B C D A.

Correspondance. II. 45

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