Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, II.djvu/588

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554 Correspondance. 11,169-170.

envoyée avec celle du ig juin, où Descartes d'ailleurs parle des ouvrages reçus en même temps, de Nicéron {ci-après, p. 564), de Laleu [ib.), et de Morin {p. S6y, l. 2S).

Monfieur,

La franchife que i'ay pu remarquer en voftre hu- meur, & les obligations que ie vous ay, me conuient à écrire icy librement ce que ie puis conjedurer du Traité des Seéîions Coniques^ dont le R. P. M(erfenne) 5 m'a enuoyé le Projet*. Vous pouuez | auoir deux def- feins, qui font fort bons & fort louables, mais qui ne requièrent pas tous deux mefme façon de procéder. L'vn eft d écrire pour les Dodes, & de leur enfeigner quelques nouuelles proprietez de ces Sedions, qui ne 10 leur foient pas encore connues ; & l'autre eft d'écrire pour les Curieux qui ne font pas Dodes, & de faire que cette matière qui n'a pu iufques icy eflre enten- due que de fort peu de perfonnes, & qui eft neant- moins fort vtile pour la Perfpediue, la Peinture, l'Ar- 1 5 chitedure &c., deuienne vulgaire & facile à tous ceux q«i la voudront eftudier dans voftre Liure. Si vous auez le premier, il ne me femble pas qu'il foit necef- faire d'y employer aucuns nouueaux termes : car les Dodes, eftant defia accouftumez à ceux d'Apollonius, 20 ne les changeront pas aifément pour d'autres, quoy que meilleurs, & ainft les voftres ne feruiroient qu'à leur rendre vos Demonftrations plus difficiles, & à les détourner de les lire. Si vous auez le fécond, il eft cer- tain que vos termes qui font François, & dans l'inuen- iS tion defquels on remarque de l'efprit & de la grâce, feront bien mieux receus, par des perfonnes non préoc-

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