Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, III.djvu/23

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Il, 2o3-2o6. CLXXXII. — 29 Janvier 1640. 11

Lors que ie vous ay mandé que, s'il n'y auoit que l'air qui empefchaft la pierre de defcendre, elle de- uroit aller plus vifte, ou auffivifte, au commencement qu'à la fin, i'ay mis de | defcendre d'vne infinie vitefle. 5 Car it n'ay écrit cela que pour réfuter l'opinion de celuy qui dit que, fi vne pierre defcendoit dans le vuide, elle iroit d'vne infinie vitelTe, & que, dans l'air, c'eft feulement l'empefchement de l'air qui la re- tarde. Or pofant que la pierre ait cette inclination à

10 defcendre d'infinie vitefTe, dés le commencement qu'elle fe meut, l'augmentation qui, félon Galilée, & aufli félon moy à peu prés, fe fait en raifon double des temps, n'a aucun lieu ; & ainfi, pour monflrer l'ab- furdité de l'antécédent, i'ay dit que cette confe-

i5 quence abfurde en deuoit fuiure.

L'imagination de ceux qui difent qu'vn boulet de canon tiré contre vne muraille ne la touche pas, me femble ridicule.

On ne peut comparer la force d'vne preffe auec

20 celle de la Percuflion", que par les effets : car la preffe peut agir toufiours également pendant vn long- temps, au lieu que la force de la percuffion dure fort peu, & n'eil iamais égale deux momens de fuitte. Mais ne croyez pas que l'air intercepté, qui entre dans les

6 que fi vne] qu'vne. — def- à peu prés aufli lelon mo_v, la Cendant. — 7 elle omis. — l'air] fait aller. — 23 deu.x. momens noftre Air. — 12 auffi. . . le fait] vn moment.

a. Voir t. II, p. 632, art. 4.

b. Mydorge. Voir t. II, p. Sgz, 1. 20; cl", p. 618, 1. 25.

c. Cf. t. II, p. 63o, art. 1, et une remarque de Mersenne. dans l'éclair- cissement, lettre GCX ci-après (C/ers., IL 259-260).

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