Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, III.djvu/626

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F

��614 Correspondance. ii, 5i5-3i6.

copie. Or la raifon qui fait que ie reprens ceux qui fe feruent de la viteffe pour expliquer la force du leuier, & autres- femblables, n'eft pas que ie nie que la mefme proportion de- viteffe ne s'y rencontre toufiours; mais pource que cefte viteffe ne comprend pas la raifon 5 pour laquelle la force augmente ou diminue, comme fait la quantité de Fefpace, & qu'il y a plufieurs autres chofes à conliderer touchant la viteffe, qui ne font pas ayfées à expliquer. Comme, pource que vous dites

qu'vne force qui pourra efleuer vn pois de A en 10 F, en vn moment, le pourra auffy efleuer en vn moment de A en G, û elle eft doublée, ie n'en voy nullement la raifon. Et ie croy que vous pourrez ayfement expérimenter le con- ^^1 traire, fi ayant vne balance en équilibre vous i5 mettez dedans le moindre poids qui la puiffe faire trebufcher ; car alors elle trebufchera fort lente- ment, au lieu que, fi vous y mettez le double de ce mefme poids, elle trebufchera bien plus de deux fois auffy vifte. Et,. au contraire^ prenant vn euantail en 20 voftre main, vous le pourrez hauffer ou baiffer, de la mefme vifteffe qu'il | pourroit defcendre de foy mefme dans l'air, fi vous le laiffiez tomber, fans qu'il vous y faille employer aucune force, excepté celle qu'il faut pour le fouftenir ; mais pour le hauffer ou baiffer deux ^5 fois plus vifte, il vous y faudra employer quelque force qui fera plus que double de l'autre, puis qu'elle eftoit nulle.

le n'ay point befoin pour maintenant de voir la

10 e/ 12 de A' d'A.

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