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iii.M 3-U4. CCCLXXIX. —Mai 1645. 217

le prendre que pour | vne pure hypothefe ou mefme pour vne fable, ou bien l'approuuer tout. Et encore qu'on ne le prift que pour vne hypothefe, ainfi que ie l'ay propofé, il me femble neantmoins que, iufques à 5 ce qu'on en ait trouué quelqu'autre meilleure pour expliquer tous les Phainomenes de la Nature, on ne la doit pas reietter.

Mais ie n'ay pas fuiet de me plaindre iufques icy des ledeurs. Car, depuis que ce dernier traitté eft

10 publié, ie n'ay point appris que perfonne ait entrepris de le blafmer; & il femble que i'ay au moins gaigné cela fur plufieurs, qu'ils doutent û ce que i'ay efcrit ne pourroit point eftre vray. Toutesfois ie ne fçay pas ce qui fe dit en mon abfence, & ie fuis icy en vn coin du

'5 monde, où ie ne laifTerois pas de viure fort en repos & fort content, encore que les iugemens de tous les docr.es fuffent contre moy. le n'ay nulle paffion au regard de ceux qui me haïfTent; i'en ay feulement pour ceux qui me veulent du bien, lefquels ie defire

20 feruir en toutes fortes d'occafions. Et comme ie vous ay toufiours reconnu eftre de ce nombre, aufli fuis-ie de tout mon cœur,

MonR. P.,

Voftre tres-humble & tres-affedionné 2 * feruiteur,

DESCARTES.

��Correspondance. IV. 28

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