Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, IV.djvu/348

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j}4 Correspondance. i. 38-39.

que la terre n'eft, a leur comparaifon, que comme vn point; & toutefois cela ne leur eft point obiecté.

Au relie, fi la prudence eftoit maitrefTe des euene- mens, ie ne doute point que V. A. ne vint a bout de tout ce quelle voudroit entreprendre; mais il faudroit 5 que tous les hommes fuffent parfaitement fages, affin que, fçachant ce qu'ils doiuent faire, on puft eftre affuré de ce qu'ils feront. Ou bien il faudroit con- noiftre particulièrement l'humeur de tous ceux auec lefquels on a quelque chofe a demefler; & encore ne 10 feroit-ce pas affez, a caufe qu ils ont, outre cela, leur libre arbitre, dont les mouuemens ne font connus que de Dieu feul. Et pour ce qu'on iuge ordinairement de ce que les autres feront, par ce qu'on voudroit faire, fi on eftoit en leur place, il arriue fouuent que i* les efprits ordinaires &. médiocres, eftant femblables a ceux auec lefquels ils ont a traiter, pénètrent mieux dans leurs confeils, & font plus ayfemcnt réunir ce qu'ils entreprenent, que ne font les plus releuez, lef- quels, ne traitant qu'auec ceux qui leur font de beau- 20 coup inférieurs en connoiiïance & en prudence, iugent tout autrement qu'eux des affaires. C'eft ce qui doit confoler V. A., lorfque la fortune s'oppofe a vos def- feins. le prie Dieu qu il les fauorife, &. ie fuis.

Madame, *5

De voftre Alteffe le très humble & très obeifTant feruiteur, des cartes.

D'Egmond, le } Nou. 164}.

2 cil pointj a pas été. — 24 &. eftaru comme. — 2 5- 12 mouuemens] euenemens. — 28 Madame... i 645] &c

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