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CDX1I. — }o Novembre 1645. jjj

plus de biens, dans la vie, que de maux, puifqu il faut plus pour compofer ceux la que ceux ci; que l'homme a plus d'endroits, pour receuoir du deplaifir, que du plaijir; qu'il y a vn nombre infini d'erreurs, pour vne vérité; tant de 5 moiens de fe fouruoyer , pour vn qui mené le droit chemin; quantité de perfonnes en deffein & en pouuoir de nuire, pour peu qui ayent' l'vn & l'autre a feruir. Enfin tout ce qui dépend de la volonté & du cours du refle du monde, efl capable d 1 incommoder ; & félon vojlre propre fentiment, il

10 n'y a rien que ce qui dépend abfolument de la noJlre,fufji- fant pour nous donner vne fatisfaclion réelle & confiante. Pour la prudence, en ce qui concerne la focieté hu- maine, ie n'en attens point de règle infaillible, mais ie ferois Jbien aife de voir celles que vous voudriez donner a

i5 celui qui, en viuant feuLment pour foy, en quelque pro- feffion qu'il aye, ne lairroit pas de trauailler encore pour autruy, fi i'ofois vous demander plus de lumière, après auoirfi mal employé celle que vous aue^ défia donné a

Vofire très ajfeclionnée amie a vous feruir,

20 ELISABETH.

Monficur Defcartes.

Page 335, 1. 11. — Le 5 novembre 1645, le prince palatin Edouard, frère de la princesse Elisabeth, avait épousé, en France, Anne de Gon- zague, princesse de Mantoue. Conrart annonçait la chose à Rivet, par une lettre écrite de Paris, le 10 novembre, et continuait ainsi :

« J'oubliois à vous dire que le Prince Palatin Edouard, qui a espousé » la sœur de la royne de Pologne, a enfin fait icy abjuration publique de » nostre Religion, et foy de la Romaine, au grand scandale du nom qu'il

a. Le copiste avait d'abord écrit aient, puis il a changé « en y, et rajouté m au-dessus, ce qui donne ayment (leçon de Foucher de Careil). La pré- position a (seruir) lui aura fait changer aient en ayment ; mais, d'autre part, l'un et l'autre ne se comprend qu'avec aient.

Correspondance. IV. 43

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