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CDLXXV. — 26 Avril 1647. 6 J7

quelque chofe de folide. l'en ay vu vne preuue, tout au commencement de fon liure, ou, voulant eftablir vne pefanteur inhérente dans les corps qu'on nomme pefans, il dit que ces corps ne peuuent eftre attirez 5 par la terre, ny pouffez vers elle par quelque matière fubtile (ce qui eft contre moy), d'où il conclud qu'ils doiuent donc auoir eux mefme vne qualité qui les face defcendre. Puis, pour prouuer qu'ils ne peuuent eftre pouffez vers le centre de la terre par vne matière

10 fubtile, il dit que cete matière fubtile eft la lumière, félon l'opinion de ceux qui l'ont inuentée (c'eft a dire de moy), & que, par confequent, il faudroit que les corps, qui font en des caues obfcures, n'euffent pas autant de pefanteur qu'eftant expofez au foleil ; mais

i5 que nous expérimentons le contraire. Par ou l'on peut voir qu'il a véritablement leu mes efcrits, mais qu'il les a bien mal entendus ; car ie n'ay iamais dit que la matière fubtile fuft la lumière, ny auffy qu'elle fuft la pefanteur, mais qu'elle a plufieurs diuerfes

20 actions, l'vne defquelles excite en nous le fentiment de la lumière, & l'autre fait defcendre les corps pe- fans vers la terre. Et ces deux aclions ne s'empefchent aucunement l'vne l'autre, ainfy que i'ay affez prouué; mefme la demonftration en eft û claire, par les règles

î5 des Mechaniques, que ie n'ay pu auoir bonne opinion d'vn homme qui efcrit de motu, & qui ne l'a pas en- tendue ; c'eft pourquoy, après auoir vu cela, ie n'ay plus fait que parcourir les titres de fon liure, & ie n'y ay rien rencontré, qui m'ait donné enuie d'en voir

3o dauantage

Vous m'auez auffy propofé vne queftion, pourquoy,

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