Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, IX.djvu/312

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14 Œuvres de Descartes.

fa raifon pour découurir les veritez qu'on ignore ; & pource qu'elle dépend beaucoup de l'vfage, il eft bon qu'il s'exerce long temps à en pratiquer les règles tou- chant des queftions faciles & fimples, comme font celles des Mathématiques. Puis, lors qu'il s'eft acquis 5 quelque habitude à trouuer la vérité en ces queftions, il doit commencer tout de bon à s'appliquer à la vraye Philofophie, dont la première partie eft la Metaphy- fique, qui contient les Principes de la connoiftance, entre lefquels eft l'explication des principaux attri- lo buts de Dieu, de l'immatérialité de nos âmes, & de toutes les notions claires & fimples qui font en nous. La féconde eft la Phyfique, en laquelle, après auoir trouué les vrays Principes des chofes matérielles, on examine en gênerai comment tout l'vniuers eft com- '5 pofé, puis en particulier quelle eft la nature de cette Terre & de tous les corps qui fe trouuent le plus com- munément autour d'elle, comme de l'air, de l'eau, du feu, de l'aymant & des autres minéraux. En fuitte de (26) quoy il eft befoin auffi d'examiner en | particulier la 20 nature des plantes, celle des animaux, & fur tout celle de l'homme, afin qu'on foit capable par après de trouuer les autres fciences qui luy font vtiles. Ainfi toute la Philofophie eft comme vn arbre, dont les racines font la Metaphyfique, le tronc eft la Phyfique, 25 & les branches qui fortent de ce tronc font toutes les autres fciences, qui fe reduifent à trois principales, à fçauoir la Médecine, la Mechanique & la Morale, j'entens la plus haute & la plus parfaite Morale, qui, prefuppofant vne entière connoiftance des autres 3o fciences, eft le dernier degré de la Sagefte.

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