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��Principes. — Troisiesme Partie. i8i

vn mouuement plus vite, quand elle fera vers 5, où il commencera de la voir, que quand elle fera vers 8, où il la perdra de veuë ; mais elle luy paroirtra encore beaucoup plus grande & auec plus de vitefTe que vers 5, quand elle paffera de 6 jufquesà 7, pource qu'elle fera fort proche de fes yeux. En forte que,/ mus prenms ce tourbillon Y pour le premier Ciel oii nous Jommes, elle pourra paroiftre entre les Eftoiles de la Vierge eftant vers 5, & proche du pôle Boréal en paf- fant de 6 jufques à 7, & là parcourir en vn jour trente ou quarante degrez de l'vn des grands cercles de lafphere, & enfin fe cacher vers 8, proche des Eftoiles du Poillbn Septentrional : en mefme façon que cette admirable Comète de l'an 1475, qu'on dit auoir cfté obferuée par Regiomontanus.

i3o. Comment la lumière des EJloiles fixes peut paruenir jufques à la Terre.

Il eft vray qu'on peut icy demander pourquoy nous ceffons de voir les Comètes, fi toft qu'elles fortent de noftre ciel, & que nous ne laiffons pas de voir les Eftoiles fixes, encore | qu'elles foient fort loin au delà. Mais il y a de la différence en ce que la lumière des Eftoiles, venant d'elles-mefmes, eft bien plus viue & plus forte que celle des Comètes, qui... eft empruntée du Soleil. Et fi on prend garde que la lumière de chaque Eftoile confifte en l'aftion dont toute la matière du tourbillon dans lequel elle eft, fait effort pour s'éloi- gner d'elle fuiuant les lignes droites qu'on peut tirer de tous les points de fa fuperficie, & qu'elle prefl'e par ce moyen la matière de tous les autres tourbillons qui l'enuironnent, fuiuant les mefmes lignes droites... (ou fuiuant celles que les loix de la refraftion leur font produire, quand elles paffent obliquement d'vn corps en vn autre, ainfi que j'ay expliqué en la Dioptrique), on n'aura pas de difficulté à croire que la lumière des Eftoiles, non feulement de celles comme/, F, L, D% qui font les plus proches de la terre, laquelle je fuppofe eftre vers S, mais aufti de celles qui en font beaucoup plus éloignées, comme Y & femblables, peut paruenir jufques à nos yeux. Car d'autant que les forces de toutes ces Eftoiles [au nombre de/quelles je mets aujfi le Soleil), jointes à celles des tourbillons qui les enuironnent, font touf-jours égales entr' elles : la force dont les rayons de lumière qui viennent d'F tendent vers S, eft véritable- ment diminuée " à mefure \ qu'ils entrent dans le tourbillon A E I O, 251

a. Voir planche III.

b. Voir Correspondance, t. V, p. ?88.

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