Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, IX.djvu/546

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248 OEuvRES DE Descartes.

de telle nature qu'elles s'embrafent fort ailement, ou du moins elles compofent des corps qui jettent quelque lumière, encore qu'ils ne Je confiimeut pas. Et c'eft de ces exhalaifons que fe font les

359 feux folets en la plus \ bajfe région de l'air, & les éclairs qu'on voit quelquefois fans qu'il tonne en la moyenne, & en la plus haute les lumières enforme rf'eftoiles, qui femblent tomber du ciel ou y courir d'vn lieu à l'autre. Car les exhalaifons, ainfi qu'il a efté dit", font compofées de parties fort déliées & diuifées en plufieurs branches, qui fe font attachées à d'autres parties vn peu plus greffes, tirées des fels volatiles & des fucs aigres & corrofifs. Et il efl à remar- quer que les interualles qui font entre ces branches fort déliées font fi petits..., qu'ils ne Ibnt ordinairement remplis que de la matière du premier élément : ce qui efl caufe que, bien que les parties du fécond occupent tous les autres plus grands interualles qui font entre les parties des fels, ou fucs, reueftuës de ces branches, elles en peuuent facilement ejlre chajfées, lors que, ces exhalaifons ejîant preffées de diuers cojle^, quelques-unes des parties des fucs ou fels volatiles entrent en ces plus grands interualles des autres. Car l'aâion du premier élément, qui eft entre les petites branches qui les enuironnent, leur ayde à les chaffer : & par ce moyen ces parties des exhalaifons fe changent en fiame.

8g. Comment s'allume le feu de la foudre, des éclairs, & des EJloiles qui trauerfent.

Et la caufe qui preffe ainfi les &\\\a\d\{on's, pour faire qu'elles s' en- flament, quand elles compofent la foudre ou les éclairs, efl: éuidente,

360 I pource qu'elles font enfermées entre deux nues, dont l'vne tombe fur l'autre. Mais celle qui leur fait compofer les lumières en forme d'EJioiles qu'on voit, en temps calme &ferain, courir çà & là par le ciel, n' efl pas du tout fi manifejle : neantmoins on peut penfer qu'elle confijle en ce que, lors qu'vne exhalaifon efl: defja aucunement condenfée & arreftée par le froid en quelque lieu de l'air, les parties d'vne autre, qui viennent d'vn lieu plus chaud & font par confe quent plus agitées, ou feulement qui, à caufe de leurs figures, conti- nuent plus long temps à fe mouuoir, ou bien auffi qui font portées vers elle par vn peu de vent, s'infinuent en fes pores, & en chaffent le fécond élément : au moyen de quoy..., fi elles peuuent auffi

a. Art. 76 et y-j, p. 241 et 242.

b. Note MS. (barrée) : « Vide latinum. » Autre note (de Legrand ?) : « Consultez le latin en cet endroit. »

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