Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, IX.djvu/603

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Principe?. — Quatriesme Partie. 305

��182 Que la fituation de l'aymant qui eft contraire à celle qu'il prend naturellement, quand rien ne l'empefche, luy ojle peu à peu fa vertu \

le ne fcay aujji aucune chofe qui face perdre la vertu à l'aymant ou au fer,' excepté lors qu'on le retient long-temps en vne fituation contraire à celle qu'il prend naturellement, quand rien ne 1 em- pefche de tourner les pôles vers ceux de la Terre, ou des autres aymans dont il eft proche ; & auJJi, lors que l'humidité ou la roudle le corrompt; & enfin, lors qu'il eft mis dans le feu. Mais, s'tl eft retenu longtemps hors de fa fttuation naturelle, les parties canelees qui viennent de la Terre ou des autres aymans proches, font effort pour entrer... à contre fens dans fes pores, & par ce moyen, changeant peu à peu leurs figures, luy font perdre fa vertu.

i83. Que cette vertu peut auffi luy eflre oftée par le feu, & diminuée par la rouille "

La rouille auflî, en fortant hors des parties métalliques de l'af- mant, bouche les entrées de fes pores, en forte que les parties ca- nelees n-f font pas fi aifément receuës; & l'humidité, fait en quelque façon le femblable..., entam qu'elle difpofe a la rouille; & enfin, le feu, e/lanl affe^ fort, trouble l'ordre des pnrties du fer ou de l aymant en les agitant," <? mefmc il peut eftre fi violent, qu'il change aufti la figure de leurs pôles. Au refte, je ne croy pas qu on ait encore amais obferué aucune chofe touchant l'aymant, qii. fou vraye o- en laquelle l'obferuateur nefe \foit point mépris, dont la ra. on ne foi comprife en ce que je viens d'expliquer, & n'en puiffe facilement eftre déduite.

184. Quelle eft l'attraâion de l'ambre, du jayet, de la cire, du verre, Se.

Mais, après auoir parlé de la vertu qu'a l'aymant pour attirer le fer il femble à propos que^e die auffi quelque choie de celle qu ont l'ambre, le jayet, la cire, la refine, le verre, & pluficurs autres corp.s, pour attirer toutes fortes de ftm.feftus. Car, encore que mon def- ■fein ne foit pas d'expliquer icy la nature cfaucun corps particulier, finon en tant qu'elle peut feruir à confirmer la venté de ce que ) ay

a. Propriété 33, p. ?.83.

b. Propriéié 34, ibid.

Œuvres. IV. °

��4^2

�� �