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Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, V.djvu/300

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286 Correspondance.

» souffrances, et que sa constance se soit rendue admirable en d'autres n occasions, celle cy Tabbat tout a faict. . . » (Ib.,f. I2q.)

L'événement était prévu d'ailleurs, et Brasset avait demandé des ins- tructions à la Cour de France dès le 26 janvier ; il n'en reçut même pas après le 9 février. Assez embarrassé, il attendit d'abord que le nouveau Roi lui eût fait notification de son avènement, ce qui tarda jusqu'au 2 mars. Ne pouvant plus alors se dispenser de faire ses condoléances, il demanda et obtint, le 3 mars, une audience particulière, sans rien d'offi- ciel; il a conservé le texte des cinq discours qu'il tint en cette circons- tance : 1° a Au Roy de la Grande-Bretagne. 2° A son Altesse royale Ma- » dame la Princesse d'Orange. 3° A la Reine de Bohesme. 4" A Mesdames » les Princesses Louise et Sophie Palatines. 5° A Madame la Princesse » Douairière d'Orange. » Voici deux de ces discours :

« A la Reyne de Bbhesme. » « Madame, « Bien que V. M. ayt faict paroistre sa vertu et sa constance dans vne » longue suicte d'aduersitez, si est ce que ie ne croyray point l'offencer, » en luy disant que i'ay eu peine a me présenter deuant elle, aprez cette » dernière affliction, considérant la bonté du naturel de V. M ., esmeiie par » la force du sang et par la plus horrible action qu'on se puisse figurer. » lusques icy. Madame, les consolations ne peuuent se trouuer que dans » les larmes. Mais il fault espérer de la iustice et de la grâce de Dieu, » qu'auec le tems, il en donnera de meilleures ; et V. M. ne doibt point » doubler que, si les moyens hiin'.'ins estoient capables d'y contribuer » quelque chose, le Roy mon Maistre et la Reyne Régente sa Mère ne » fissent ressentir a V. M. les sincères cffccts de leur amitié. » {Bibl. Nat., MS.fr. i'jgoi,p. ij 6 verso.)

« A Mes Dames les Princesses Louise et Sojîe (sic) Palatines. »

« Mesdames, » Les paroles auiourd'huy ne sont pas suffisantes, pour exprimer les » sentimens que les bonnes âmes doibuent auoir pour l'affliction de » vostre Maison Royale. C'est vn effect qui n'appartient qu'aux yeux, et » les mouuemens du cœur se réduisent en prières a Dieu pour implorer » de sa grâce vne vraye consolation. C'est la, Mesdames, ou l'adresse mes » vœux, souhaictant que bientost vos Altesses la ressentent auec des pros- n peritez qui recompensent la longue suicte de leurs desplaisirs. » [Ib.,

F- m-)

Page 285, 1. 9. — La consultation politique, que Descartes donne ici à la princesse Elisabeth, est fort intéressante. La paix de Westphalie ne restituait à la Maison palatine qu'une partie de ses Etais héréditaires, à savoir le Bas Palatinat; mais le Haut Palatinat était traiisféré, avec la dignité électorale, au duc de Bavière. Un nouvel électoral, il est vrai,

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