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DLXXni. — 17 Octobre 1649. 43}

» doise. Mais M. Descartes, préparé dés la Hollande contre toutes sortes » de sollicitations [en marge : Lettr. MS. à Picot du 14 May 1649], ne i> répondit à celle-là que par compliment, et se fortifia de plus en plus » dans la résolution d'aller vivre en France après la pacification des » troubles du Royaume, ou au Palatinat du Rhin, ou de se remettre enfin » dans son ancienne retraite de Nort-Hollande. Le second sujet d'entre- » tien fut la Princesse Palatine Elizabeth de Bohême, sur laquelle la » Reine prit plaisir à faire plusieurs questions à M. Descartes. Elle prit » ensuite des mesures avec luy pour apprendre sa Philosophie de sa » bouche; et jugeant qu'elle auroit besoin de tout son esprit et de toute » son application pour y réussir, elle choisit la première heure d'après » son lever pour cette étude comme le têms le plus tranquille et le plus » libre de la journée, où elle avoit le sens le plus rassis et le cerveau plus » dégagé des embarras des affaires. [En marge: Borel pag. 10. Vit.; comp. » Viogué lettr. MS. — Clersel. préfac. du I tom. des lettr. p. 1 3.] M. Des- V cartes reçut avec respect la commission qu'elle luy donna de se trouver » dans sa bibliothèque tous les matins à cinq heures, sans alléguer le dé- » rangement qu'elle devoit causer dans sa manière de vivre, ni le danger » auquel elle exposeroit sa santé dans ce nouveau changement de de- » meure, et dans une saison qui étoit encore plus rigoureuse en Suéde « que partout où il avoit vécu juàques alors. La Reine, en récompense, m luy accorda la grâce qu'il luy avoit fait demander par M. Freinshemius, » et qui consistoit à le dispenser de tout le cérémonial de la cour, à le B délivrer de tous les assujettissemens, ou, pour parler comme les Philo- » sophes, de tout-es les misères des courtisans, et à trouver bon qu'il » n'allât jamais au Palais, qu'aux heures qu'il plairoit à sa Majesté de n luy donner pour avoir l'honneur de l'entretenir. Mais, avant que de )) commencer leurs exercices du matin, elle voulut qu'il prit un mois ou » six semaines pour se reconnoitre, se familiariser avec le génie du pais, » et faire prendre racine à ses nouvelles habitudes, par lesquelles elle » espéroit luy faire goûter son nouveau séjour, et le retenir auprès d'elle » pour le reste de ses iours. » (Baillet, II, 388-389.)

��DLXXIII.

Descartes a Brasset. Stockholm, [17] octobre 1649.

Minute de Brasset, Bibl. Nat., /r. jjgoi,/. 76C.

Extrait d'une lettre de Brasset, écrite de La Haye, le 4 novembre 1649, à Chanut, qui attendait à Amsterdam son départ pour Stockholm : Correspondance. V. 53

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