Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, V.djvu/479

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DLXXXIIl. — 1649 ou 1650. 465

» et c'est Descartes qui, contre son attente certes, va servir d'arme au

» Jésuite contre le Minime, son ami le plus fidèle : Si mon censeur entend

» que j'aie à m'en rapporter au jugement de ceux qui connaissent bien

n la capacité de son géomètre, qu'il veuille écouter ce que de la Suède

» un homme de nationalité française et excellent algébriste, René Des-

» Cartes, en a écrit à un ami. Voici ses paroles textuellement rap-

» portées : »

. . . Mais a prefent ie fuis en vn païs si éloigné que ie ne puis pas mefme efperer d'y voir les efcrits dont vous me parlez ; car, outre qu il feroit difficile icy, ie n'y aurois pas auffi beaucoup de loyfir pour

5 les examiner; c'eft pourquoi, fi vous efcriuez au R. P. Gregorius a S. Vincentio, ie vous prie de l'affeurer de mon trcs-humble feruice, & de luy faire fçauoir, de ma part, que, bien que ie n approuue pas fa qua- drature du cercle, ie ne crois pas néanmoins que le

10 fieur de R. ait aflez d'efprit pour la réfuter, & ainfi que, pendant qu'il n'aura pas d'aduerfaires plus forts que celuy-la, il ne luy fera pas malayfé de fe dé- fendre...

Voir un passage de la lettre DLXV ci-avant, p. 392, 1. 14, qui semble en contradiction avec celui-ci.

Mais Descartes connaissait assez la faiblesse de Roberval comme polé- miste, pour ^'exprimer comme il le fait ici. Sur la question, comparez la lettre de Schooten à Descartes (ci-avant p. 3 18), la réponse de Descartes- (p. 336) et les éclaircissements. Le fragment qui précède peut avoir fait partie d'une lettre écrite de Suède à Schooten.

Au fond, la réduction faite par Mersenne, et sans doute suggérée par Roberval, concernait, non pas la quadrature du cercle, mais celle de l'hy- perbole, et traduisait effectivement pour cette courbe le résultat obtenu par Saint-Vincent, qui n'avait pas employé cependant l'expression de logarithme. Son disciple Sarasa s'efforça exclusivement de prouver que le problème posé par Mersenne était susceptible de solution, alors qu'il ne l'est certainement pas au sens exprès de Mersenne, puisque la construc- tion géométrique du logarithme d'une grandeur donnée n'est pas possible en général. Quant à la quadrature du cercle, Saint-Vincent n'a jamais prétendu l'avoir donnée ; il pensait seulement avoir constitué des méthodes permettant d'y arriver.

Correspondance. V. 59

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