Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, V.djvu/565

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

m, 586-587. Additions. ^ 5 1

La raifon pour laquelle ie croy qu'vne corde ten- due, ou vn arc, ou vn reffort, retourne en fa direction ^, eft que la matière fubtile, qui coule continuellement, ainfi qu'vn torrent, parles pores des corps terreflres, 5 ne trouuant pas fi libre paffage dans ces pores que de couftume, fait effort pour les remettre en leur eftat ordinaire. Par exemple, fi les pores d'vn morceau d'a- cier trempé font tout ronds, lorfqu'il efl droit, & iufle- ment de la grandeur qu'il faut pour donner pafl'age

10 aux parties de la matière fubtile, que i'imagine auffi eftre rondes, ils deuiendront ouales, lorfqu'il fera plié ; & ces parties de la matière fubtile prelfant les bords I de ces ouales, en l'endroit où elles font le plus eftroites, feront effort pour leur rendre leur première

i5 figure, &c.

Vous auez fort bien pris mon fens en ce que i'auois écrit de l'étendue des fuperficies, à fçauoir, que l'air refifle plus à la mefme quantité de matière, félon qu'elle eft plus ou moins eftenduë en fes fuperficies ;

20 car ie ne confidere aucune inertie abfolutè loquendo, ou félon la nature de la chofe, mais feulement ayant égard aux corps circoniacens. Ainfi, lorfque ie dis que, plus vn corps eft grand, mieux il peut transférer fon mouuement aux autres corps, & peut moins eftre

2 5 meu par eux, ma raifon eft qu'il les poufTe tout en- tiers vers vn mefme cofté ; au lieu que les petits corps qui l'enuironnent, ne peuuent iamais fi bien s'ac- corder tous enfemble à le pouffer tous au mefme inftant en mefme fens, & le pouffant, l'vn vne de fes

3o parties d'vne façon, l'autre vne autre partie d'vne

a. Voir t. I, p. 294, 1. 9, à p. 295,]. i3 ; p. 341,1. i3-i6, et p. 58o-58i.

�� �